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Coming soon: English posts on language and linguistics, language archaeology, frequentatives, onomastics and wikigovernment; ainsi que des billets français sur le Brésil et l'histoire des vigésimaux. Simple.

Ouro Preto 01

Ouro Preto est la plus belle ville du monde. Oubliez Venise, oubliez tout. C’est aussi la ville où l’hormone de la boulimie dévale le corps en crue éclair de gourmandise urgente et passionnelle : églises, pierres et torresmo.

Je passe la première nuit à côté de la place Tiradentes. Hôtel pour Brésiliens. Question de frontières interpersonnelles. Les murs n’arrivent qu’à un mètre du plafond, permettant aux voisins de partager lumière, musique et scènes de baise. Ça grogne.

Petit-déjeuner fade, mais calorique. Chacun ses exigences. Et puis je sors. Où aller ? Derrière, São Francisco de Assis ; de l’autre côté de la place, Nossa Senhora de Carmo ; sur la colline descendant de la rodoviária, NS das Mercês e Misericórdia (non, celle-là en restauration), São Francisco de Paula et, sur la grande place aux pavées noires et lisses, les magasins de pierres. Bacs entiers de couleurs étincelantes, vitrines luisantes et petits étuis blancs à l’ouate de coton sous ses 2,7 carats de préciosité, Première journée à essuyer le menton.

En bas, je trouve un bel hôtel aux azulejos bleus. Quinze réais la nuit. Sauf, malheureusement, demain soir, samedi. « Nous avons un groupe. » Alors, si cela ne me gêne pas, je passe la nuit à l’hôtel voisin, même propriétaire, et reviens dimanche. Je reviens dimanche et la chambre est relouée. On me propose un taudis avec matelas bien déchiré au fond d’un tunnel à côté des gravats. Je propose qu’ils revoient leur parole et passe à la Pousada Ciclo da Ouro, familiale et très sympa.

Encore des églises : NS das Mercês e Perdões, NS da Conceição, et des chapelles, des oratoires, des fontaines, les fameux chafarizes, fontaines aux têtes de gargouilles aplaties et, sur les ponts de pierre, des croix le temps d’une petite prière entre chapelle et oratoire.

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Porto Velho : l’Estrada de Ferro Madeira-Mamoré 01

J’erre dans la ville, je visite l’église, etc. etc…

Dans le jardin d’un café, je vois un château d’eau. Pour une raison que je ne saisis pas trop, vraisemblablement contenir le risque de conflagration, le réservoir est fabriqué avec de l’amiante ; on voit la fière estampille sur son flanc. C’est une industrie qui bat son plein. La mine de Cana Brava produit toujours ses 200.000 toneladas par an. Clairement, un marché qui va de l’avant.

D’après l’encyclopédie CD-Rom Britannica 2000, Porto Velho serait le terminus nord de l’Estrada de Ferro Madeira-Mamoré (long de 367 km). Ceci est vrai si on accepte qu’un chemin de fer n’ait besoin ni d’exister ni de fonctionner pour mériter le nom. Ça fait au moins trente ans qu’il ne roule plus (en l'an 2000). Tout ce qui reste sont de misérables restes : 13 km qui va, le dimanche et pas toujours, jusqu’à la halte du feu la ville de Santo Antonio. Plus des tonnes de rouille, d’anciennes locomotives cassées, usées, rongées par les pluies torrentielles et ravagées par des charognards de la ferraille, mais d’une beauté imposante.

Il y a un musée. Pas comme des musées de chez nous, c’est un vrai musée. C’est comme il était, médusé. On sent les odeurs d’huile et de mécanique, on peut toucher les outils, on marche sous une ombre immense à explorer ce qui n’a jamais été victime d’une organisation raisonnée. Bien sûr, il y a de l’ordre, mais le désordre est mieux. Une clé à écrous grande comme un homme, gueule de hargne plantée par le menton dans la terre battue du sol ; roues dentées, roussies, sombres et luisantes, lourdes et adoubées de poussières piquées dans la graisse ; commutateurs, une cloche en laiton, de pelles à charbon et tout un bric-à-brac de pièces aussi diverses qu’incompréhensibles. Sur un mur, de vieilles photographies : employés dans leur jeunesse, bousculades à bord des wagons, vues générales, et souvenirs d’aïeux inconnus et de ceux qui ont perdu vie, raison et/ou portefeuille dans cette lutte folle fin de siècle à faire fortune dans le caoutchouc.

Sur une étagère, des bouteilles en grès d’Amsterdam, du gin, je crois. Le nom, Wynand Fockink, je ne peux que voir en plaisanterie. Prononcé à l’anglaise, avec un léger accent : « Wine and fucking ». L’aurait-on ?

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Poisson d'avril, une bonne journée pour commencer

Il est temps de sortir et de ma zone du confort, et mes anciens projets.

Je commence avec « Les Mémoires de Dieu-le-Père », ouvrage d'un écrivain humoriste français au nom de plume de Cami. C'est un roman que j'avais déniché dans la Charing Cross Road à Londres il y a très, très longtemps, dans les années soixante-dix, je crois (oui, je suis ancien). À l'époque, le roman m'a enchanté. C'est là où j'ai appris le dicton « Je laisse pisser les mérinos », phrase dont, de temps en temps, je me sers toujours. Il s'agit de bien et de mal, il est à la fois drôle, profond et bébête, il se moque du christianisme de manière à être recevable d'un œil bienveillant et des chrétiens et des athées. Et, si je me rappelle correctement, il s'agit d'amour et de générosité. Dans mes souvenirs, il vient à point aujourd'hui pour un lectorat principalement américain qui auraient peut-être oublié une qualité « chrétienne » souvent vantée, et résumée par Matthieu 25:35 : « Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ». Mais ça, c'est une autre question.

Pour en résumer :

  • Je compte rééditer le livre en français
  • Je compte également le traduire en anglais

Et voilà ! Je présente le premier chapitre de l'original scanné et relu. Nota : à l'instar d'anciennes imprimeries qui affichaient leurs preuves de galée dans leurs vitrines et récompensaient les lecteurs qui signalaient des typos ; je fais pareil : je rajoute 1€ à mes dons aux organisations NAFO pour la défense de l'Ukraine à chaque première indication de typo dans le texte (mentions sur Twitter faisant foi).

Dites-moi ce que vous en pensez ! Bon ? Mauvais ? Nul à chier ? Vaut un Nobel ?

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